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Livre de bord – Semaine 8

Du Lundi 6 Juin mai au dimanche 11 juin 2023

De Svolvaer à la mer de Barents

En ce Lundi les choses commencent à se préciser sérieusement. Une fenêtre favorable se dessine pour le milieu de la semaine et nous pourrions tenter le grand saut dans la mer de Barents plus vite que prévu.

Nous décidons de ne pas trainer et de mettre le cap sur Tromso, capitale de l’arctique et marchepied vers le Svalbard.

A 14H l’équipage est à poste, au garde à vous, petit doigt sur la couture du pantalon, pour dire au revoir au Lofoten.Il fait un beau temps de breton Norvegien: ciel bas, pluie, et température proche de zéro.Pas de quoi contaminer le moral des troupes qui décident de s’offrir une petite escale « découverte » à TrollsFjord.Certains voulaient voir Vesoul, mais c’était vraiment pas la route.

Nortabout s’engage dans des chenaux étroits et peu profonds et Fabien, à l’affut de ce genre de conditions pour la pêche, nous ramène à la ligne, une reine grise de Norvège de première catégorie.L’accès à la zone de mouillage est particulièrement impressionnant: un trou de souris entre deux falaises dans lequel le vent s’engage puissamment.

Vers 23H, sans avoir croisé âme qui vive, nous reprenons notre route vers Tromso. Le bateau se faufile entre les fjords, principalement au moteur. La mer est d’huile et les paysages défilent sous nos yeux façon autobus pour Genève. Hypnotique.

Nos pêcheurs sont au taquet, guettent haut fond et chasse de mouettes, et font exploser leurs records personnels.

Mercredi matin, sous un beau soleil régénerateur, nous atteignons Tromso et Frédo brille à la manoeuvre pour nous trouver une place de choix dans le port: plein centre ville, à quelques mètres du spot de baignade en mer (7°) et du sauna municipal. Nous verrons défiler bon nombre de pratiquants et nous nous jetterons à l’eau nous aussi avant d’aller transpirer. Nous sommes en pleine forme, heureux d’être arrivés là et portons un toast à l’instant.

Tout s’accélère l’aprés midi: une fenetre météo se dessine pour jeudi.Elle est étroite et nous étudions avec soin les différentes options.L’arrivée risque d’être compliqué.Une chose est sure la traversée va être « engagée » et il ne faudra pas trainer en route.NOus fixons le départ à 14H le lendemain.Cela nous laisse le temps de récupérer dans un magasin de la ville du matériel nautique que nous avons commandé la semaine dernière et de régler quelques bricoles..

C’est la fin du voyage pour Amaël, pilier responsable de D&D Engineering (And Design) qui doit reprendre le fil de ses activités en France. Le soleil ne se couche plus sur l’empire de D&D, mais ses forces vives n’ont pas le don d’ubiquité. Quoiqu’il en soit c’est avec regret que nous les voyons quitter le bord ,lui et sa bonne humeur, et nous sortons la guitare et nos plus belles chorégraphies, pour les raccompagner en musique vers la sortie du port.

Et nous nous élançons …C’est parti pour notre longue route dans la mer de Barents. Cap sur Longyearbyen.

La première journée est relativement tranquille: la mer est calme et le vent de face, modéré. Les dieux nous offrent un arc en ciel exceptionnel au moment précis ou nous croisons le 70 eme parallèle.

La navigation se muscle sérieusement les jours suivants: 25 puis 35 noeuds, mer formée. Le bateau encaisse bien mais ça tape fort et à l’intérieur c’est Beyrouth. Sur un pied, sur, l’autre on mesure tout l’intérêt d’une préparation physique rigoureuse et de nos entrainements d’hiver au Reggae. Ces heures d’ivresse océaniques fourniront à certains d’entre nous l’occasion de déposer quelques gerbes sur la tombe du marin inconnu.

Dehors la nature nous régale: dauphins, orques, baleines et ces fabuleux fulmar boréales qui s’éclatent dans les vagues et le vent à quelques mètres de nous. Ils semblent nous dire; « c’est de l’air, de l’eau: que du bonheur les gars ». Les suivre du regard dans leurs spirales parfaites fut une de nos activités favorites.

DImanche midi nous laissons l ‘ile aux ours sur le travers et attaquons la dernière ligne droite. Cette traversée ressemble à une course contre la montre : il nous faut arriver le plus vite possible pour nous mettre en sécurité . Les prévisions ne sont vraiment pas bonnes pour lundi soir et chaque mille compte. Plus de cinquante noeuds sont prévus dans la zone. On s’accroche, en redoutant la casse. Notre moyenne tient bon, Northabout fait face.

L’aventure continue

Playlist de la semaine:

7 Responses to “Livre de bord – Semaine 8

  • Quel courage quelle folie, quelle magie!!🙄🙏😍

  • C’est top
    Nous attendons la suite
    Ici 25-30 degrés…
    La pluie fait son retour…
    Bon vent Matelots

  • Sylvie Vrignaud
    1 an ago

    Ouah super de vous suivre comme ça.. Plein les yeux pour vous et merci 🙏 du partage… Allez la suite très vite

  • Magnifique et bravo!! Ça fait rêver (à part peut-être pour l’allusion au marin inconnu…;))
    Bises et bonne suite de navigation!
    Manue.

  • Jean-Loup et Marie-Agnès
    1 an ago

    Bien rafraîchissant et surtout exaltant ! que les vents vous soient cléments ! ça y est vous y êtes ce me semble ! Hourra !

  • Delphine
    1 an ago

    C’est vraiment sympa de pouvoir voyager avec vous.! Les paysages (et les photos 😉) sont superbes, et la description nous permet de voir ce par quoi vous passez. Un grand bravo à vous tous.

  • Ouahhhh, les images pleins les yeux, jaloux je suis et tellement content pour vous !!!
    Bravo et milles respects à vous grands et beaux marins !!!!

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