Livre de bord – Semaine 9
Du lundi 12 juin au dimanche 18 Juin 2023
De la mer de Barents à FARMHAMNA (Svalbard)
Et soudain…Svalbard.
Au terme d’une nuit en mer compliquée qui vit Redge imposer son physique et Pat son expérience à la barre, alors que pris sous des grains à prés de 40 noeuds le chariot de la trinquette avait des véleités de quitter le navire, nous pument commencer à nous détendre. Il est 3H30 et les montagnes de Svalbard se tiennent là devant nous, même si elles demeurent encore difficilement perceptibles dans le brouillard. La route pour Longyearbyen est encore longue mais le plus dur est derrière nous et nous devrions arriver avant la grosse secousse prévue pour lundi soir. Les conditions sont plus confortables pour Northabout mais restent assez particulières pour nous: hivernales ++.
En fin d’après midi le bateau est sécurisé, amarré à couple à deux autres navires. Une douzaine de voiliers sont également présents dans le port. Il est temps pour nous de descendre à terre et de suivre les traces des souvenirs de Redge, qui précises comme peuvent l’être les souvenirs de Redge, devraient tout de même nous permettre d’atteindre un lieu de repli sympa pour marins fatigués. Nous rentrerons assez tard de cette première traque à la polar beer. Mais bon…personne ne nous attendait et nous avions de belles choses à nous dire.
Mardi est une journée de récupération que chacun assaisonne à sa sauce.
Dés le lendemain nous mettons Northabout en mouvement et partons à la découverte de l’archipel. Les jumelles vissées au cou nous nous exerçons au sport national: la recherche de l’ours blanc. Fredo est le premier à sonner l’alarme. Fausse alerte , c’est un renne. Fabien prend le relai, pas mieux. Au bout de quelques jours nous en arriverons à la conclusion qu’ arriver à voir un ours est à peu prés aussi probable que de trouver un trèfle à quatre feuilles dans une Guinness. « Merde, encore une Twingo blanche », sera notre expression favorite pour conclure nos faux espoirs de chasseurs d’image.
Le soleil nous accompagne désormais et cela change tout. Svalbard perd de son austérité et révèle toute sa splendeur. Notre premier contact avec la glace dans le Templefjorden fut un moment de haute intensité. Nous y sommes. Dude avec son fulmar boréal téléguidé nous ramène des images incroyables. Nous sommes seuls dans cette grande nature et nos mouillages du soir sont plus magiques les uns que les autres. Seule note dissonante, nos équipements de navigation semblent régulièrement perdre la tête. Ils nous annoncent en marche arrière et Northabout sous pilote décroche parfois pour engager de surprenants 360 degrés. Les ingénieurs de D&D Engineerring (And Design) remontent le fil des événements et découvrent une improbable casserole à proximité du compas: un problème de plus en moins.
Vendredi nous faisons une nouvelle escale à Longyearbyen pour réparer la pompe à eau et embarquer Noé dont nous avons fait la connaissance en début de semaine. Agé de 22 ans , il termine un stage de 9 mois au Svalbard en océanographie physique. Il connait bien la région et possède les fameuses autorisations de port d’armes, nécessaires pour descendre à terre. Il sera avec nous pour 10 jours. C’est parti pour le grand Nord…
Les deux jours suivants seront justes dingues. Nous allons d’émerveillements en émerveillement. Il fait grand beau et la nature nous fête. Les mots ne suffisent plus pour décrire ce que nous ressentons, et nous mettons un genou à terre en l’honneur du grand architecte. Northabout accroche la banquise, et deux morses sur leur ile glaçon nous enseignent l’art de la zenitude.
Samedi vers 16H, énorme émotion à bord, un rorqual commun vient flirter avec le bateau et nous gratifie d’un majestueux planté de nageoire caudale. Inoubliable.
Un brouillard à couper au Farol nous tiendra compagnie toute la journée de Dimanche. Nous avons mis le cap sur NyAlensud la cité scientifique la plus au nord du monde. Vers minuit alors que nous engageons dans le passage des fous, zone étroite de haut fond, Fabien qui avait sorti une canne, pense avoir tapé un morse et le fait savoir bruillamment. Et nous de regarder derrière pour voir une énorme tête aux allures de viking sortir de l’eau et nous fixer longuement comme pour nous dire : »les gars vous pensez pas qu’il est un peu tard »…
Quelle semaine…..
Tout le monde a son forfait?
L’aventure continue.
Difficile d’imaginer vraiment tout ce que vous vivez. Vos images sont à couper le souffle, alors les voir vraiment….
Magnifique récompense aux conditions difficiles que vous affrontez.
PROFITEZ !
Anne
Oh my god! J’oscille entre émerveillement et crainte… comment naviguer au beau milieu de ces icebergs et nombreux blocs de glace ?
Une question me démange…
À votre retour, votre vie va vous paraitre fade…🙄🤪
À quand le prochain départ ?
Poutoux à tous, from the sud ouest où les éléments se déchaînent !!😱😱😱🙄
Magnifique, sans vous, nous n’aurions jamais vécu une telle aventure, vous dans le froid, nous au chaud,les paysages sont incroyablement beaux, c’est plus beau que ce que j’imaginais, merci à vous, un très beau voyage qui n’a pas fini de nous éblouir… Ici, pluie,orages et bientôt cèpes et girolles 👍🤪♥️
Incroyable 👏👏
Ouahhh…Magnifique….. terre, mer, hommes, images, émotions…